Entonnoir Mortel : L’échec de la police de Vancouver qui a coûté la vie à 11 personnes lors d’un festival de rue philippin

Résumé exécutif


Le 26 avril 2025, un SUV Audi noir a été délibérément lancé contre une foule dense réunie pour le festival de rue de la Journée de Lapu Lapu, à Vancouver, en Colombie-Britannique. Le bilan est tragique : 11 morts et plus de 20 blessés, dont plusieurs dans un état critique. La scène, apocalyptique, a vu des cris d’enfants, des corps gisant au sol, et une communauté anéantie en quelques secondes. Le suspect, un homme de 30 ans « connu des services de police » pour des antécédents en santé mentale, a été maîtrisé par des civils avant d’être arrêté. Les autorités ont rapidement annoncé que l’incident ne serait pas traité comme un acte terroriste.

Aux victimes et à leurs familles vont notre deuil, notre solidarité — et, oui, nos « pensées et prières ». Mais il faut le dire sans détour : l’expression « pensées et prières » est devenue une tactique institutionnelle de diversion, un réflexe cynique qui absorbe la colère publique pour mieux permettre aux responsables politiques et policiers d’échapper à toute forme de reddition de comptes. Cela ne doit pas se reproduire ici.

Ce drame n’est pas un simple accident. C’est un échec sécuritaire catastrophique de la part du Service de police de Vancouver (VPD) et de la Ville de Vancouver. L’intersection de Fraser Street et de East 41st Avenue constituait un entonnoir fatal urbain — une configuration à haut risque, archi-prévisible lors de tout rassemblement public. Pourtant, aucun point de contrôle de véhicules, aucune borne anti-intrusion, aucun véhicule de police utilisé comme barrage, ni même une présence policière significative n’étaient en place.

Et ce malgré les directives fédérales émises par la GRC dès 2021 en matière d’atténuation des véhicules hostiles (HVM), exhortant les municipalités à installer des barrières physiques lors des événements publics. Le festival de la Journée de Lapu Lapu n’a bénéficié d’aucune de ces protections — malgré des précédents sanglants (Nice, Berlin, Toronto, Londres) et malgré la banalisation mondiale de la tactique du véhicule-bélier tant dans les attentats terroristes que dans les crimes haineux.

Les autorités ont d’ores et déjà affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un acte terroriste, invoquant la santé mentale — un schéma bien rodé, révélateur d’un double standard systémique dans la manière dont le Canada qualifie et traite les attaques visant des communautés racisées. Si cet acte avait frappé une foule majoritairement blanche lors de la fête du Canada ou du marathon Sun Run, il est probable que l’intervention aurait impliqué des unités tactiques, une enquête immédiate pour terrorisme et une couverture médiatique nationale accrue. Ici, la communauté philippine reçoit du chagrin — sans justice.

Ce rapport démontre pourquoi cet événement dépasse la tragédie fortuite pour atteindre la négligence légale et politique ; pourquoi l’échec du VPD était prévisible et évitable ; et pourquoi le langage du terrorisme importe. Il expose aussi les circuits institutionnels qui ont permis ce drame et formule des recommandations immédiates — incluant la révocation de la direction policière fautive, l’ouverture d’une enquête publique, et la requalification rétroactive de l’attaque en acte terroriste au titre de l’article 83.01 du Code criminel.

Personne ne devrait mourir en célébrant sa culture au Canada. La communauté philippine mérite mieux que des condoléances. Elle mérite des comptes.

Mises à jour

Mise à jour 1 – 27 avril 2025 – 18h00 PST
Réponse du conseiller municipal Brian Montague (Ville de Vancouver)

Le 27 avril 2025 à 11h33 (heure du Pacifique), Prime Rogue Inc. a adressé une demande officielle de commentaires (RFC) au conseiller municipal de Vancouver Brian Montague, ancien membre du Service de police de Vancouver (VPD), concernant les manquements systémiques à la planification de la sécurité publique lors du festival de la Journée de Lapu Lapu du 26 avril.

Notre demande incluait les questions suivantes :

  1. Selon votre connaissance des procédures du VPD, comment qualifieriez-vous la décision de n’installer que des barricades en bois lors d’un festival de rue autorisé, en plein corridor à haute densité urbaine ?
  2. Pensez-vous que la hiérarchie du VPD a manqué à son devoir de diligence en omettant de mettre en œuvre les mesures d’atténuation contre les véhicules hostiles (HVM), en particulier à la lumière des directives de la GRC émises en 2020 ?
  3. Ce dispositif de sécurité aurait-il été jugé acceptable pour un événement tel que la fête du Canada ou toute célébration civique à majorité blanche ?
  4. Selon vous, l’identité raciale des participants a-t-elle joué un rôle dans la sous-priorisation de la sécurité ?
  5. Soutiendrez-vous l’ouverture d’une enquête publique sur les procédures de planification événementielle du VPD et la prise de mesures disciplinaires si nécessaire ?
  6. En tant que conseiller municipal et ancien policier, estimez-vous que le chef de la police Adam Palmer doit être tenu responsable de cet échec systémique ?

Le conseiller Montague a répondu le 27 avril à 20h33 (heure du Pacifique) avec le message suivant :

De : Montague, Brian Brian.Montague@vancouver.ca
À : Prime Rogue Inc – Département des communications press@primerogueinc.com
Date : 27 avril 2025, 20h33 PT
Objet : RE: Demande de commentaires – Défaillance de la sécurité publique et supervision du VPD lors de la tragédie de la Journée de Lapu Lapu

Bonjour Margot [Directrice des communications, Prime Rogue Inc.],

Je suis “fasciné” par votre approche. Je trouve votre “rapport” pour le moins biaisé, spéculatif et inexact, bien loin de toute rigueur de recherche sérieuse alors que l’enquête policière est encore en cours et que l’identité du suspect n’a même pas été officiellement rendue publique. Vos questions relèvent davantage de la recherche de confirmation de biais que de l’établissement factuel.

Je trouve également votre ton menaçant et votre insistance à obtenir une réponse assez peu professionnelle. Je ne vois aucun mérite journalistique à vous répondre et je ne le ferai pas.

Cordialement,
Brian
Conseiller Brian Montague
Ville de Vancouver
453 W. 12th Ave, Vancouver, BC, Canada V5L 4Y8
brian.montague@vancouver.ca
Assistante : Wanda Bradbury – wanda.bradbury@vancouver.ca – 604.871.6711


Clarification de la chronologie & précision éditoriale

Note éditoriale : Lors de la réponse du conseiller Montague (27 avril à 20h33 PT), l’identité du suspect — Kai-Ji Adam Lo — avait déjà été confirmée publiquement par plusieurs médias.
Prime Rogue Inc. avait obtenu confirmation du nom légal complet du suspect via trois sources indépendantes plus tôt dans la journée, mais avait choisi de le retenir par principe de précaution, par respect pour les processus de notification aux familles, et pour ne pas interférer avec l’enquête en cours.

L’affirmation du conseiller Montague selon laquelle l’identité du suspect n’était pas connue à l’heure de notre sollicitation est donc factuellement inexacte.


Réponse éditoriale

Nous déplorons l’échec du conseiller Montague à répondre aux questions substantielles soulevées dans notre demande, notamment sur :

  • L’absence de mesures d’atténuation contre les véhicules hostiles recommandées par la GRC,
  • Le manque flagrant de dispositifs de protection physique à un événement public autorisé,
  • Et le rôle que pourrait avoir joué la race des participants dans la priorisation sécuritaire.

Plutôt que d’engager un débat sur les procédures du VPD, la modélisation des risques ou la planification opérationnelle de l’événement, le conseiller Montague a préféré minimiser les faits en question et tourner le dos au droit de la communauté endeuillée d’obtenir des réponses.

À notre sens, les responsables publics ont une obligation absolue de transparence, surtout à la suite d’un événement ayant causé onze morts. Détourner le regard alors que des familles attendent des explications n’est pas simplement une faute politique : c’est une insulte.

I. Scène du crime : une tuerie de masse évitable

Le soir du 26 avril 2025, l’intersection d’East 41st Avenue et de Fraser Street à Vancouver, autrefois lieu de fête culturelle, s’est transformée en champ de carnage. Cet axe, typique des étranglements urbains d’East Vancouver, accueillait le festival de la Journée de Lapu Lapu, un événement hautement fréquenté célébrant l’histoire et la culture philippines. Malgré l’affluence prévisible, aucune mesure de sécurité physique sérieuse n’avait été mise en place pour empêcher l’intrusion de véhicules.

Les photos et vidéos de la scène confirment que la circulation avait été officiellement interrompue — mais dans un simulacre grotesque : de simples barricades en bois fermaient les voies, sans présence de véhicules de police, sans blocs de béton, sans poids lourds stationnés pour absorber ou dévier un choc. Le dispositif créait un entonnoir fatal textbook — un piège densément peuplé, sans échappatoire une fois un véhicule lancé à pleine vitesse. Les victimes n’avaient nulle part où fuir.

Image de l'entonnoir fatal créé par la police de Vancouver lors du festival de la Journée de Lapu Lapu le 26 avril 2025

À environ 20h14, un SUV Audi noir a surgi dans l’intersection et a foncé dans la foule. D’après les premiers témoignages, le véhicule n’a ni freiné ni tenté d’éviter les piétons : il a suivi une trajectoire rectiligne, délibérée, visant clairement à heurter. Les victimes ont été fauchées, traînées, projetées. L’assaillant a été maîtrisé non par la police — absente du dispositif — mais par des civils.

Moins d’une heure après l’attaque, les sources officielles commençaient déjà à atténuer les attentes du public, déclarant que le suspect était « connu des services de police » pour des « antécédents en santé mentale ». Plus inquiétant encore : aucune reconnaissance publique de la part du Service de police de Vancouver quant à l’absence totale d’infrastructure de protection.
Pas d’excuses.
Pas d’explication sur les protocoles de planification.
Pas d’engagement à revoir les dispositifs pour les événements futurs.

Ce n’était pas un rassemblement spontané. Le festival était autorisé, publié à l’avance, avec fermetures de rues, stands, spectacles, restauration. La Ville de Vancouver était parfaitement informée. Le VPD avait validé le dispositif. Quelqu’un, quelque part, a pris la décision — ou a omis de prendre la décision — de ne rien mettre en place pour bloquer physiquement l’accès aux véhicules.

Pour comparaison :
Le lendemain, le 27 avril, le marathon Vancouver Sun Run a attiré des dizaines de milliers de participants.
Des images sur les réseaux sociaux et des témoignages oculaires révèlent des mesures de sécurité tout aussi minimalistes : des barrières légères, quelques cônes de signalisation, mais toujours aucun barrage solide, aucune stratégie sérieuse de contrôle des menaces.
Cela montre que l’échec n’était pas isolé au festival philippin : il est structurel.
Le VPD échoue généralement à traiter les rassemblements denses comme des cibles potentielles — en dépit de toutes les évidences mondiales.

Absence de mesures HVM au Vancouver Sun Run du 27 avril 2025, le lendemain de l'attaque de la Journée de Lapu Lapu

Nous ne pouvons pas excuser cela comme un simple oubli.
À l’ère des attaques par véhicule-bélier — Nice (2016), Berlin (2016), Toronto (2018), London (Ontario, 2021) — chaque ville majeure sait :
➡️ Les rassemblements dans la rue exigent des barrières physiques certifiées.
➡️ À défaut, au minimum, des véhicules de police doivent bloquer les accès.

Et à Vancouver ?
Des clôtures en bois.
Et des prières.


La scène du crime raconte une histoire.
Pas seulement celle d’un acte de violence.
Celle d’une négligence institutionnelle.
Celle d’un choix structurel : qui mérite protection, et qui peut être abandonné.

La ville connaissait la configuration.
Elle connaissait l’affluence.
Elle avait les moyens — et l’obligation — d’installer des barrières de mitigation.
Elle a choisi de ne pas le faire.

Le chaos qui a suivi n’est pas né d’une attaque imprévisible.
Le chaos est né parce que la police de Vancouver et les planificateurs municipaux ont trahi leur devoir fondamental.

Onze morts.
Parce que ceux responsables de la sécurité publique ont bâti une boîte de mort idéale — puis s’en sont lavé les mains.

II. Risques connus, avertissements ignorés : le manuel fédéral qu’ils ont dédaigné

En 2025, le risque d’attaques par véhicule-bélier n’est ni nouveau ni imprévisible.
Ce type d’attaque est parfaitement documenté dans les matrices de menace — employé aussi bien par des extrémistes idéologiques que par des acteurs isolés ou des personnes psychologiquement instables.

Le modus operandi est tristement simple :
➡️ Peu coûteux.
➡️ À fort impact.
➡️ Facile à exécuter.
➡️ Difficile à anticiper.

C’est précisément pour cette raison que les agences de sécurité occidentales, y compris les autorités fédérales canadiennes, ont passé la dernière décennie à alerter inlassablement :
Protégez vos festivals.
Déployez des barrières.
Considérez chaque rassemblement public comme une cible potentielle.

Et pourtant, le 26 avril 2025, le Service de police de Vancouver (VPD) a agi comme si aucun de ces avertissements n’avait jamais existé.


Le Guide d’atténuation des explosions de la GRC (2021)

En 2021, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) publie son « Guide des considérations pour l’atténuation des explosions », comprenant des recommandations explicites pour la protection contre les véhicules hostiles lors d’événements publics denses.

Le document — accessible à toutes les strates gouvernementales — stipule la nécessité de :

  • Bornes anti-intrusion certifiées ;
  • Véhicules de police ou poids lourds stationnés en tant que barrières statiques ;
  • Zones tampons sécurisées interdisant l’accès direct depuis les voies de circulation ;
  • Clôtures permanentes ou temporaires robustes ;
  • Plans de contrôle des foules prenant en compte l’attaque véhiculaire comme risque de base.

Ce ne sont pas des suggestions vagues.
Ce sont des standards fédéraux, formulés avec une clarté chirurgicale.

La logique derrière ces mesures est élémentaire :
Vous ne pouvez pas empêcher tous les actes isolés.
Mais vous pouvez ralentir, compliquer, et maximiser les chances de survie en renforçant physiquement l’environnement.


Le manuel a déjà été écrit — et écrit dans le sang

Pas besoin de rapports d’intelligence classifiés pour comprendre comment se déroulent ces attaques. L’histoire récente parle d’elle-même :

  • Nice, France (2016) : 86 morts, camion-bélier, fête nationale.
  • Berlin, Allemagne (2016) : 12 morts, marché de Noël, camion volé.
  • Toronto, Canada (2018) : 11 morts sur Yonge Street — Minassian au volant d’une camionnette louée.
  • London, Ontario (2021) : Une famille musulmane fauchée volontairement.

Chaque attaque a changé les paradigmes sécuritaires.
Chaque fois, des gouvernements ont publié des directives renforcées sur l’usage de mesures physiques lors d’événements urbains.

Et le Canada n’a pas fait exception.
Outre la GRC, Sécurité publique Canada et le Programme canadien de sûreté et de sécurité (CSSP) ont régulièrement financé, documenté, et diffusé les meilleures pratiques en matière de protection événementielle.


Alors, que s’est-il passé à Vancouver ?

Aucune preuve que le VPD ait demandé un appui fédéral ou provincial pour sécuriser le festival de la Journée de Lapu Lapu.
Aucune preuve qu’il ait appliqué les protocoles d’atténuation recommandés par la GRC.
Aucune excuse valable pour ignorer cinq années de directives officielles.

Et ce n’était pas un événement improvisé.
Le festival était planifié, autorisé, publicisé, impliquant fermeture de rues et installation d’infrastructures lourdes.
La configuration d’East 41st Avenue et Fraser Street — un corridor étroit, bordé d’immeubles et d’étals — créait une cible à haut risque d’une évidence écrasante.

Pas besoin d’un doctorat en contre-terrorisme pour comprendre que dans un tel piège, l’irruption d’un véhicule à vitesse élevée aurait des conséquences massives.

Et pourtant :
➡️ Aucun véhicule de police en protection statique.
➡️ Aucune borne bétonnée.
➡️ Seulement des clôtures de fortune.
➡️ Et, par-dessus tout : l’indifférence institutionnelle.


Était-ce une négligence volontaire ?

Les faits disponibles orientent vers deux conclusions possibles :

  1. Les cadres du VPD n’ont pas lu les directives fédérales, et n’ont pas intégré les normes nationales de sécurité dans leur planification opérationnelle ;
  2. Ils les connaissaient — et ont délibérément choisi de ne pas agir.

Les deux hypothèses sont accablantes.
La seconde est pire.

Car elle implique que le VPD a sciemment choisi de ne pas traiter un rassemblement culturel philippin comme une cible à risque élevé — non pas parce que des renseignements justifiaient cette insouciance, mais par paresse institutionnelle, ou par un biais implicite sur la hiérarchisation des vies racisées.

À comparer avec la réponse policière canadienne typique lors de :

  • Cérémonies du jour du Souvenir,
  • Événements sportifs majeurs,
  • Marathons ou courses de bienfaisance à majorité blanche.

Là, la mitigation physique est systématique.
Là, les points d’accès sont barricadés.
Là, des unités tactiques sont mises en veille.

Le festival de la Journée de Lapu Lapu, lui, a été traité comme un rassemblement dispensable.


Quand les avertissements sont ignorés, ce n’est plus un accident

  • La GRC a fait son travail.
  • Sécurité publique Canada a fait son travail.
  • Le CSSP a fait son travail.

Les connaissances étaient disponibles.
Les politiques étaient claires.
Les précédents historiques étaient massifs.

Et pourtant : aucune barrière.
Pas par ignorance.
Par choix.

Ce n’est plus une simple faillite administrative.
C’est une faillite morale.

III. Le contournement du terrorisme : langage, étiquettes et esquive bureaucratique

Dans les heures qui ont suivi le massacre de Fraser Street, les autorités de Vancouver ont agi avec une célérité remarquable — non pas pour sécuriser le site ou pour offrir une explication complète,
mais pour commencer à gérer la narration.

➡️ Le suspect, un homme d’une trentaine d’années, « connu de la police » pour des interactions en santé mentale, a immédiatement été décrit comme agissant seul, sans motivation terroriste.
➡️ En moins d’une heure, le terme « terrorisme » avait disparu du vocabulaire officiel.

Le scénario est tristement familier.

Quand l’assaillant n’est pas perçu comme étranger, pas musulman, pas porteur d’un signe idéologique visible,
les institutions canadiennes dégainent un vieux réflexe : l’asile de la santé mentale.
Un langage qui humanise le responsable et dépolitise la violence.

Dans ce cas, le suspect serait d’origine est-asiatique —
non blanc, certes, mais suffisamment proche du cadre dominant vancouvérois pour bénéficier du réflexe institutionnel de protection et d’atténuation de la gravité.


Ce que dit réellement la loi

Selon l’article 83.01 du Code criminel canadien, constitue un acte de terrorisme toute action :

  • Comprise en tout ou en partie dans un but politique, religieux ou idéologique,
  • Visant à intimider la population ou contraindre un gouvernement,
  • Et causant des blessures graves ou la mort.

La définition est limpide.
L’application, elle, est sélective.

Sélective, influencée par :

  • Les besoins politiques du moment,
  • Les récits médiatiques,
  • Le confort institutionnel.

Utiliser le mot « terrorisme », ce n’est pas juste enclencher un mécanisme légal.
C’est déclencher une tempête politique, judiciaire, et budgétaire.

C’est pour cela qu’on l’évite soigneusement.


La maladie mentale comme paravent bureaucratique

Le schéma est constant en Amérique du Nord :

  • Si l’assaillant est perçu comme musulman ou exogène,
    ➡️ Le terrorisme est déclaré d’abord, et étayé ensuite.
  • Si l’assaillant est blanc, local, « assimilé »,
    ➡️ La santé mentale est invoquée immédiatement, comme rempart narratif.

Ce n’est pas nécessairement une malveillance consciente.
C’est un système conditionné à appliquer le mot “terrorisme” uniquement lorsque cela sert la stabilité politique,
et à le refuser lorsque cela risquerait d’ébranler l’ordre institutionnel.

Quelques exemples récents :

  • Alek Minassian (Toronto, 2018) — initialement décrit via ses troubles mentaux, jusqu’à ce que son idéologie incel force une requalification partielle.
  • Nathaniel Veltman (London, Ontario, 2021) — inculpé pour terrorisme après avoir délibérément tué une famille musulmane.
  • Alexandre Bissonnette (Québec, 2017) — auteur du massacre de la mosquée de Québec, reconnu coupable d’assassinats prémédités, jamais formellement accusé de terrorisme.

Ici aussi, c’était du terrorisme — par l’impact, sinon par l’intention

Même sans manifeste, même sans revendication, cette attaque :

  • A ciblé une communauté racisée dans un espace public,
  • A provoqué une terreur de masse,
  • A transformé un lieu de fête en zone de deuil et de peur collective.

C’est exactement ce que fait le terrorisme.

Qu’il soit alimenté par la haine, le délire, ou une idéologie floue,
le message envoyé reste le même :
➡️ Vous n’êtes pas en sécurité.
Pas ici.
Pas dans votre propre ville.


Pourquoi les autorités fuient-elles le mot « terrorisme » ?

Parce qu’il crée une crise.

  • Il impose une réponse fédérale,
  • Il expose d’éventuels échecs du renseignement et de la planification,
  • Il ouvre la porte à des recours juridiques massifs,
  • Il pulvérise l’illusion du « vivre-ensemble » sécuritaire.

Utiliser le mot, c’est admettre que les institutions n’ont pas protégé leurs citoyens.
C’est admettre que le VPD a échoué de manière indéfendable.

En invoquant rapidement la maladie mentale,
les autorités court-circuitent l’indignation publique et désamorcent les appels à la réforme.


Confort institutionnel vs. traumatisme communautaire

Ce n’est pas une question de blancheur.
C’est une question de proximité au confort institutionnel.

  • L’assaillant était est-asiatique.
  • Beaucoup d’officiers, de planificateurs, d’administrateurs également.
  • Il était “de chez nous”.
  • Il avait “l’apparence de l’innocuité”.

Ce qui a mené à une complaisance mortelle.

Pendant ce temps,
les victimes étaient philippines — membres visibles d’une communauté racisée.
Et dans l’œil institutionnel, elles n’ont pas déclenché le même réflexe d’urgence, de respect, ou de précaution.

C’est ainsi que fonctionne le racisme structurel :
non pas par l’insulte,
mais par l’indifférence.


Nommer, c’est reconnaître

Refuser d’appeler cela un acte de terrorisme,
c’est commettre une deuxième violence — bureaucratique et politique.

Cela envoie un message limpide à la communauté philippine :
➡️ Ce qui vous est arrivé n’est pas assez grave pour l’histoire nationale.
Ce n’est pas politique.
Ce n’est pas stratégique.

Cela réduit une tuerie de masse à un accident de circulation.
Cela blanchit la faillite sécuritaire en tragédie personnelle.


Cet événement était un acte terroriste.

  • Peut-être pas par manifeste,
  • Mais par impact,
  • Par peur,
  • Et par conséquence sociale.

Et le refus de l’appeler ainsi ?
C’est un choix politique.
C’est une complicité étatique.

IV. Négligence raciste structurelle : qui mérite d’être protégé au Canada ?

Il est temps d’abandonner toute fiction confortable :
Ce qui s’est passé le 26 avril 2025 n’est pas une simple erreur de planification.

Ce n’est pas une anomalie.
C’est le produit logique d’un système de sécurité publique à deux vitesses,
où certaines communautés bénéficient d’une protection proactive,
et d’autres sont laissées à découvert.

À la racine de cette catastrophe, il y a un principe simple :
➡️ La négligence raciste structurelle
cette forme de racisme qui ne crie pas son nom,
mais qui décide silencieusement qui mérite qu’on prenne des précautions,
et qui peut être exposé sans conséquences.


Qui sont les Canadiens philippins ?

La communauté philippine constitue l’une des plus grandes diasporas du Canada :

  • Plus de 960 000 personnes à l’échelle nationale,
  • Plus de 38 000 rien qu’à Vancouver.

Une communauté hyper-visible, essentielle économiquement, profondément ancrée dans le tissu social —
mais institutionnellement invisibilisée.

La Journée de Lapu Lapu, célébrée ce 26 avril,
rend hommage à un héros historique de la résistance contre la colonisation espagnole.
➡️ Un jour de fierté.
Un jour de musique.
Un jour de rassemblement intergénérationnel.

Alors pourquoi cet événement a-t-il été traité comme un non-événement ?
Pourquoi aucune mitigation sérieuse contre les véhicules hostiles n’a-t-elle été installée ?
Pourquoi des barricades en bois ont-elles été considérées suffisantes ?

La réponse est brutale :
Parce que l’événement n’a pas été perçu comme “stratégique” ou “prioritaire”.


Qui bénéficie d’une protection maximale ?

Comparez avec d’autres événements récurrents de Vancouver, pour lesquels on déploie systématiquement :

  • Barrières en béton,
  • Véhicules de police positionnés aux points névralgiques,
  • Présence de forces tactiques en stand-by,
  • Coordination fédérale (RCMP, Sécurité publique).

Cela inclut :

  • La Parade de la Fierté de Vancouver,
  • La fête du Canada,
  • Le marathon Sun Run,
  • Les cérémonies du Souvenir,
  • Les concerts à majorité blanche.

À ces occasions, la “réflexion sécuritaire” est automatique.
Pas en fonction de renseignements précis.
Mais en fonction de la visibilité politique et sociale des participants.


La vraie question que se posent les planificateurs ?

« Qui va faire du bruit si quelque chose tourne mal ? »

Et dans ce cas-ci,
➡️ La réponse était : personne d’assez puissant.


Le racisme structurel, c’est qui est laissé en dehors

Ce n’est pas une question d’acte volontaire de discrimination.
C’est un système de décisions passives, d’habitudes, de priorisations tacites :

  • Penser qu’un événement philippin ne sera pas visé,
  • Supposer qu’une communauté racisée n’élèvera pas la voix,
  • Juger que des clôtures en bois suffisent pour des « minorités paisibles »,
  • Croire que les médias passeront à autre chose rapidement.

C’est exactement le même mécanisme qui :

  • Sous-finance les réserves autochtones,
  • Sature les quartiers noirs de surveillance policière sans les sécuriser,
  • Retarde les services d’urgence dans les banlieues multiethniques.

➡️ Ce n’est pas la haine déclarée.
➡️ C’est l’indifférence systémique.


Les données étaient pourtant disponibles

Statistique Canada documente depuis 2020 l’augmentation des crimes haineux ciblant les Asiatiques de l’Est et du Sud-Est.

Les Canadiens philippins — souvent invisibilisés dans les catégories statistiques — font pleinement partie de cette montée du risque.

Cela aurait dû déclencher un renforcement des dispositifs de protection.
Pas un allègement.

De plus, la GRC avait formellement publié des consignes de mitigation des véhicules hostiles dès 2021,
précisant que tout rassemblement de rue devait prévoir des infrastructures lourdes.

Si ces directives ont été ignorées : pourquoi ?
Si elles étaient inconnues : pourquoi pas ?

La réponse reste la même :
priorité perçue.
Valeur accordée.
Filtrage institutionnel des risques selon la race.


L’illusion de la « familiarité »

L’une des raisons de cet échec ?
Personne dans les cercles de décision n’a imaginé que cela pourrait arriver.

  • L’événement « ne sentait pas » la menace.
  • Le suspect « ne ressemblait pas » à un terroriste.
  • Le contexte « semblait » sûr.

Pourquoi ?
Parce que tout était codé comme “familier”, “intégré”, “inoffensif”.

Mais la familiarité n’est pas une protection.
C’est souvent une manière de rendre invisibles les risques que subissent les communautés racisées.


Le coût humain de cette négligence

Résultat :

  • Onze morts.
  • Des dizaines de blessés.
  • Des familles détruites.
  • Une communauté plongée dans le deuil — et dans la colère silencieuse.

Et malgré cela :

  • Pas d’état d’urgence.
  • Pas de reconnaissance du caractère terroriste.
  • Pas de démissions.
  • Pas d’enquête publique.

Seulement des discours mous.
Et des prières.


Ce n’était pas une tragédie.

C’était une politique mise en acte.

Ce n’était pas un accident.
C’était un choix.
Un choix structurel.
Un choix raciste.

➡️ Si cet événement avait été majoritairement blanc : il y aurait eu des barrières bétonnées.
➡️ S’il avait concerné des communautés politiquement organisées : il y aurait eu des unités antiterroristes.
➡️ S’il avait concerné un événement “de prestige” : il y aurait eu coordination fédérale et surveillance renforcée.

Mais ce n’était “que” des Canadiens philippins.

Et cela, ici, a coûté des vies.

V. Implications politiques, institutionnelles et juridiques

La tuerie de Vancouver n’est pas simplement l’échec d’une patrouille, ni d’un planificateur distrait.
C’est l’effondrement à plusieurs niveaux — municipal, provincial, policier — d’une chaîne de responsabilité pourtant définie, codifiée et connue.

Il existait des obligations.
Il existait des standards.
Il existait des précédents.

Et pourtant : onze morts.


Qui tenait le stylo ?

Au niveau municipal, le Service de police de Vancouver (VPD) est l’autorité principale en matière de planification de la sécurité publique lors des événements de rue.

Les entités en cause :

  • Section des événements spéciaux : coordination avec les organisateurs, les services municipaux, élaboration des plans de fermeture de rue.
  • Planification d’urgence et opérations : évaluations de risque, déploiement de barrières physiques, affectations de ressources.
  • Unités de liaison en renseignement ou contre-terrorisme (si consultées) : identification des schémas de menace (y compris attaques par véhicule-bélier ou crimes haineux).

La responsabilité ultime incombe au chef de police, Adam Palmer.
Mais également à toute la chaîne de commandement ayant validé, ou laissé passer, un plan de sécurité défaillant.


Le rôle du maire et du conseil municipal

Le maire Ken Sim, en tant que membre du conseil de police de Vancouver, porte une responsabilité politique directe.

Son comportement à ce jour —
quelques expressions vagues de tristesse et de soutien
n’est rien d’autre qu’un déni d’obligation publique.

  • Aucune question posée publiquement au VPD,
  • Aucun appel immédiat à une enquête indépendante,
  • Aucun engagement clair à reconsidérer la gouvernance sécuritaire municipale.

C’est une désertion civique.


Survol de la supervision provinciale : l’échelon fantôme

La police municipale de Colombie-Britannique relève également du Ministère de la Sécurité publique et du Solliciteur général provincial.

Compétences attendues :

  • Surveillance de la conformité aux normes de sécurité publique,
  • Révision des plans de sécurité municipaux,
  • Coordination inter-agences en cas de risques spécifiques.

Premier David Eby et Ministre Gary Begg ont publié des déclarations standardisées dans les heures suivant la tragédie.
➡️ Aucune annonce d’enquête publique.
Aucun signalement d’un possible manquement institutionnel.

Leur silence complice doit être considéré pour ce qu’il est :
un choix politique de protection de l’ordre administratif au détriment de la vérité.


Guidance fédérale, négligence locale

À l’échelle fédérale :

  • Sécurité publique Canada,
  • Gendarmerie royale du Canada,
  • Programme canadien de sûreté et de sécurité (CSSP),

avaient tous produit des lignes directrices explicites sur la mitigation des attaques de véhicules hostiles.

Ces documents :

  • Ne sont pas classifiés,
  • Sont accessibles aux municipalités,
  • Et ont été largement diffusés depuis 2020-2021.

Le « Guide des considérations pour l’atténuation des explosions » de la GRC en particulier avertissait clairement :
« Les fermetures de rues sans infrastructures lourdes sont insuffisantes et dangereuses. »

Vancouver avait la connaissance.
Elle a choisi l’ignorance.
Ou pire : elle a choisi l’inaction.


Conséquences juridiques potentielles

Les familles des victimes pourraient intenter des actions en justice sur les bases suivantes :

  • Négligence dans la planification de la sécurité publique,
  • Manquement au devoir de diligence des autorités municipales,
  • Violation des meilleures pratiques connues en matière de sécurité événementielle.

Et si l’attaque était rétroactivement qualifiée d’acte terroriste :
➡️ La possibilité d’engager la responsabilité fédérale deviendrait également ouverte.


Le mensonge impossible à maintenir

Aucun responsable ne pourra honnêtement soutenir :
« Nous ne pouvions pas savoir. »

➡️ Ils pouvaient savoir.
Ils devaient savoir.
Ils ont choisi de ne pas agir.

VI. Recommandations et revendications : à quoi ressemble réellement la justice

Onze morts.
Pas à cause d’une catastrophe naturelle.
Pas à cause d’un imprévu incontrôlable.
Onze vies arrachées parce qu’une ville — avec ses ressources, ses permis, sa police et ses procédures — a traité un événement communautaire racisé comme une variable négligeable.

Assez de condoléances creuses.
Assez de “pensées et prières”.
Assez de mots vides.

Il y a eu une faillite systémique.
Quand un système tue, il doit être démantelé et reconstruit.

Voici ce que la justice exige — au minimum.


1. Licenciement ou suspension immédiate de la direction responsable du VPD

Ce n’est pas un cas de « leçons à tirer pour l’avenir ».
C’est une faute professionnelle grave et mortelle.

  • Le chef de police Adam Palmer doit être révoqué ou contraint à la démission.
  • Tous les commandants et responsables de section ayant approuvé ou omis de contester le plan de sécurité pour la Journée de Lapu Lapu doivent être :
    • Suspendus immédiatement en attente d’enquête,
    • Évalués pour négligence grave,
    • Investigables pour manquement à l’application des directives nationales connues.

Quand l’échec de protection mène à des morts massives,
les responsables ne méritent ni reclassement ni retraite dorée : ils doivent être écartés.


2. Enquête publique complète avec pouvoir de citation à comparaître

Pas d’audits internes.
Pas de rapports privés.
Pas de “révisions administratives”.

Il faut :

  • Une enquête publique indépendante,
  • Mandatée par la Province de Colombie-Britannique,
  • Dotée du pouvoir d’assigner à comparaître :
    • Les responsables du VPD,
    • Les élus municipaux,
    • Les agents provinciaux de sécurité publique.

Les objectifs de l’enquête :

  • Établir pourquoi les protocoles fédéraux de mitigation ont été ignorés,
  • Dévoiler toutes les communications internes liées à la planification de l’événement,
  • Examiner les biais systémiques affectant la distribution des ressources de sécurité selon la racialisation des participants.

Toute autre forme d’examen sera considérée comme un camouflage.


3. Réexamen rétroactif pour qualification terroriste

Selon l’article 83.01 du Code criminel,
le terrorisme ne dépend ni d’un manifeste,
ni d’une revendication officielle,
mais de l’impact, de l’intention d’intimider, et du ciblage social ou ethnique.

Même sans déclaration idéologique formelle, l’attaque :

  • Visait une communauté racisée identifiable,
  • A causé des morts de masse,
  • A semé la peur et la sidération collective.

Un réexamen juridique doit être mené pour déterminer si l’attaque doit être requalifiée en acte de terrorisme.

Si oui,
➡️ La désignation officielle doit être publiée, inscrite au dossier public, et reflétée dans les procédures judiciaires.


4. Obligation stricte de mitigation contre les véhicules hostiles pour tous les événements publics

Fin de l’improvisation.
Fin du laxisme événementiel.

Il faut :

  • Une directive provinciale immédiate imposant que :
    • Tout événement impliquant plus de 100 participants en espace public
    • Implémente des barrières crash-testées,
    • Déploie des véhicules lourds ou blindés pour fermer les accès,
    • Présente un plan de mitigation de menace examiné et approuvé.
  • Toute dérogation à ces standards devra :
    • Être signée au niveau ministériel,
    • Être documentée publiquement.

En parallèle,
➡️ Le gouvernement fédéral doit conditionner ses financements sécuritaires au respect de ces standards minimaux.


5. Fonds de sécurité dédié aux événements culturels BIPOC

Le racisme structurel est aussi une question de ressources.

Il faut :

  • La création d’un fonds annuel municipal et provincial :
    • Pour soutenir la sécurisation des événements culturels racisés,
    • Pour fournir de l’assistance technique, logistique et policière proactive,
    • Pour garantir que les communautés philippines, autochtones, sud-asiatiques, est-asiatiques, noires, arabes aient les moyens d’assurer leur propre sécurité.

Pas de traitement de seconde zone.
Pas de sécurité “au rabais”.

Si les enfants peuvent courir sans crainte au Sun Run,
nos aînés doivent pouvoir danser sans mourir.


6. Excuses publiques et engagements réparateurs

Les mots comptent —
surtout quand ils sont adossés à des actes.

Les autorités suivantes doivent présenter des excuses officielles publiques :

  • Le maire de Vancouver,
  • Le chef de police de Vancouver,
  • Le premier ministre de Colombie-Britannique,
  • Le ministre de la Sécurité publique.

Ces excuses doivent :

  • Reconnaître l’inadéquation des mesures de sécurité,
  • Reconnaître l’échec spécifique vis-à-vis de la communauté philippine,
  • Annoncer des réformes immédiates pour éviter toute récidive.

En parallèle :

  • Création d’un fonds de compensation pour les victimes et les familles,
  • Mise en place d’un soutien psychologique de long terme,
  • Accès facilité à l’aide juridique,
  • Commémoration publique permanente des victimes —
    (non pas par une plaque obscure, mais par un lieu visible et officiel dédié à leur mémoire).

Ceci est le strict minimum

Pas de commissions “réfléchissantes”.
Pas de recommandations enterrées.
Pas de mémoriaux temporaires sans changement systémique.

➡️ Ces actions sont le seuil.
Tout ce qui serait en-dessous serait de la complicité institutionnelle.


La communauté philippine de Vancouver — et, au-delà, l’ensemble des Canadiens racisés — définira ce que justice signifie dans ce moment historique.

Mais ces revendications représentent le socle minimal de toute réponse digne de ce nom.
➡️ Pas des faveurs.
Pas des compensations.
Des devoirs démocratiques.


Note finale : Quand les institutions refusent d’apprendre

Ce qui s’est produit le 26 avril n’était pas impensable.
C’était prévisible.
C’était documenté.
C’était évitable.

Ce n’est pas un fou isolé qui a tué onze personnes.
C’est tout un système civique qui a rendu leur mort possible — par indifférence, par négligence, par confort institutionnel.

Les onze victimes sont mortes à cause d’une absence systémique de considération.
Pas par haine, mais par omission.

Et aujourd’hui encore :

  • Personne n’a été licencié,
  • Aucune enquête indépendante n’a été lancée,
  • Aucune reconnaissance officielle du racisme structurel n’a été formulée.

À la place ?
➡️ Des veillées aux chandelles.
Des platitudes publiques.
Et du vide politique.


Le deuil n’est pas la justice.
La mémoire n’est pas la réforme.

➡️ Si le Canada veut prouver que la vie des communautés racisées compte autant que celle des autres,
➡️ Il doit agir — avec urgence, avec transparence, avec fermeté.

Tout silence est complicité.

Tout délai est trahison.

Appel final : La justice n’attend pas

Onze morts.
Un système défaillant.
Des responsables silencieux.

Nous refusons :

  • Les excuses creuses,
  • Les enquêtes internes maquillées,
  • La dilution des responsabilités dans l’indignation passagère.

Nous exigeons immédiatement :

  • La destitution de la direction fautive du Service de police de Vancouver,
  • L’ouverture d’une enquête publique indépendante avec pouvoir de citation,
  • La requalification rétroactive de l’attaque en acte terroriste,
  • L’instauration d’une obligation de mitigation lourde pour tous les événements publics,
  • Le financement dédié à la sécurisation des événements culturels racisés,
  • Des excuses officielles et des engagements réparateurs effectifs.

Pas dans six mois.
Pas après les élections.
Maintenant.


Nous affirmons :

➡️ Que la protection ne doit pas dépendre de la couleur de peau, du poids politique ou de la visibilité médiatique.

➡️ Que les vies philippines, noires, autochtones, sud-asiatiques, est-asiatiques et arabes valent autant que toutes les autres dans l’espace public canadien.

➡️ Que la sécurité est un droit — pas un privilège.


Chaque jour sans réponse est une insulte aux morts.
Chaque refus d’assumer est une reddition morale.

Le système a failli.
Le système doit répondre.

Pas de réforme cosmétique.
Pas de statu quo sanglant.

La justice réelle commence maintenant.
Et elle commencera, que les institutions le veuillent ou non.

Prime Rogue en Francais is a Prime Rogue Inc effort to translate relevant materials for the French and Quebecois populations. This is a French translation of the original article “Fatal Funnel: The Vancouver Police Failure That Left 11 Dead at a Filipino Street Festival” by Kevin J.S. Duska Jr.

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